Vanités à découvrir

Octobre 2021

 Selon les différents aspects sous lesquels on aborde les Vanités, l’on touche aussi bien à la vie terrestre contemplative qu’au plaisir des sens, à la richesse et au pouvoir. La fuite du temps à travers la destruction de la matière est aussi présente.
Les Vanités largement représentées par les artistes continuent ainsi à les inspirer.

Présentation

Miki Nakamura, Vanité, sculpture, kozo ou fibre de mûrier papier, 13x13x13 cm, 2012, N°2/7

 

Jean-Christophe Ballot, Vanités, Le marchand de Venise, tirage photographique, 9ex. tous formats confondus

Michaël Cailloux, Vanité fleurie « Je t’aime », bleu carbone, n°2/6, gravure à l’eau-forte imprimée couleur et gaufrage sur Papier Arches, 28×39 cm

Miki Nakamura, artiste japonaise installée en France, travaille la fibre du mûrier papier ou Kozo, en déploiyant avec délicatesse les pleins et les vides créant une membrane a priori fragile, pleine de grâce. Ses objets deviennent des sortes de paradigme qui s’inscrivent dans les Vanités comme autant de facettes d’un regard artistique teinté d’une poésie sourde, mélancolique et qui pose la question de la fragilité de la vie, de nos croyances. L’artiste développe essentiellement un vocabulaire floral, minéral, auquel vient s’ajouter d’autres éléments : fleurs éphémères, feuilles en cascades, comme le crâne. Le tout dans un blanc  – celui de la matière – donnant ainsi aux oeuvres un éclat particulier, lumineux.

A l’occasion d’une résidence d’artiste durant l’été 2017 au monastère de Saorges (gérée par le Centre des Monuments Nationaux), Jean-Christophe Ballot a développé un travail sur le thème des Vanités.
Son mode opératoire navigue entre la nature morte et l’installation puisque le photographe réalise in situ des mises en scènes de deux crânes (en résine) l’un blanc l’autre doré, s’inventant une histoire, celle d’une fausse découverte. Il affirme alors le geste, l’intervention de l’artiste dans l’espace et donc dans l’image, par exemple en assumant la présence d’accessoires photographiques ou encore par une théâtralité baroque.
Le hasard mis en doute rejoint par ce processus créatif la question même de la Vanité.
Chaque photographie ainsi créée nous propose une réflexion poétique, philosophique ou spirituelle nous invitant à la méditation.

Michaël Cailloux explore la Vanité dans ce qu’elle a de charnel et de sensuel. Ce crâne qui pourrait être a priori morbide est au contraire le départ d’une renaissance, d’une floraison nouvelle. Noyé dans les fleurs et les insectes, il devient alors source de vie. L’artiste crée des compositions fines et aérées où des petites mouches virevoltantes viennent en perturber l’ordre. Rappelons que la mouche, également sa signature est une référence à la peinture du XVe au XVIIe siècle où elle était présente, symbolisant souvent la fragilité de la vie, l’aspect périssable des choses, l’éphémère.