Loire Vallées

7 avril – 1er juillet 2018

Chai Pierre et Bertrand Couly Chinon | FRANCE

Coco Téxèdre

peinture, dessin, sculpture

L’exposition Loire Vallées de Coco Téxèdre présente une trentaine d’œuvres : peintures, dessins et sculptures. L’occasion de découvrir son travail récent à travers des séries qui reviennent inlassablement sur des motifs qui sont chers à l’artiste depuis des années.

Invitation

Exposition

Présentation

L’exposition Loire Vallées de Coco Téxèdre présente une trentaine d’œuvres : peintures, dessins et sculptures. L’occasion de découvrir son travail récent à travers des séries qui reviennent inlassablement sur des motifs qui sont chers à l’artiste depuis des années.

Ainsi, pour la série des Culottes Mémorielles, travail entamé en 2011 et que Coco Téxèdre continue aujourd’hui (Château du Rivau, 2018).
A partir de cartes postales anciennes représentant soit Jeanne d’Arc soit des monuments de la région,  l’artiste a dessiné telle une brodeuse le motif de la culotte.  De loin, elle donne l’illusion de vraie broderie aux motifs décoratifs usuels de la lingerie (fleurs, feuilles, dentelle).

De près, on découvre alors soit un dessin soit des mots, des phrases qui constituent le motif, sorte d’écriture automatique qui s’enchaîne sur le papier comme une guirlande de lettres. Certaines lignes sont également déformées, prolongeant le motif de la carte postale, au centre du dessin.

L’artiste s’amuse avec les codes, les “monuments” historiques, les détournent, remet de la féminité là où on ne l’attend pas (les châteaux, les monuments à la gloire de …). C’est une manière de rappeler aussi l’importance et le rôle du pouvoir féminin à travers l’Histoire.

Clin d’œil aussi à Max Ernst peut-être avec un dessin de culotte sur une carte ancienne, tel le corps de la femme associé au fleuve la Loire que l’artiste avait réalisé.

Un autre aspect de ses recherches sont les grandes toiles exposées ainsi que les stratigraphies : sur du papier – morceaux déchirés accumulés et marouflés sur toile – l’artiste travaille l’acrylique, puis l’huile qu’elle gratte par la suite, faisant apparaître un motif, celui de l’herbe folle, sauvage, exubérante, qui repousse inlassablement les glyphosates en reprenant les droits de mère nature. Celle qui survit à l’homme et à la culture. On retrouve en effet aussi ses peintures d’herbe sur des représentations de tableaux anciens, créant un contraste fort entre culture – ce qui est établi (elle choisit des “valeurs” picturales facilement reconnaissables) et nature, comme si l’art ancien devenait une friche dans laquelle l’artiste actuelle puisait son terreau.

Enfin l’exposition présentera des sculptures : les stratigraphies en question, qui reprennent à chaque période de création de l’artiste, tels des carottages, les thèmes qui l’inspirent depuis plusieurs années.

Egalement dans un esprit qui semble éloigné de l’ensemble, deux sculptures en métal rouillé (donc parfait pour l’extérieur et conçues comme tel !) qui symbolisent l’intime une fois de plus, celle de l’artiste. En effet, tels les virevoltants qui roulent dans le désert, ces agglomérats de tiges métalliques tordues et agencées par l’artiste à la main,  ne sont que la représentation mentale de flash, images que Coco Téxèdre subit lors de migraines violentes. Geste artistique puissant qui se joue une fois de plus des codes et de la réalité ! Nathalie Béreau, avril 2018