Solenn Marrel

Née à Paris en 1974. Vit et travaille en France

Solenn Marrel a toujours dessiné. Après le baccalauréat, elle s’est dirigée vers les arts appliqués. Elle est diplômée de l’école Estienne et est aujourd’hui graphiste typographe, métier qu’elle exerce désormais à mi-temps. Ceci lui a permis de découvrir l’histoire de l’art et la pratique de la peinture. Il y a 10 ans, elle a commencé les cours du soir aux Beaux-Arts de la ville de Paris (professeurs Juliano Caldeira, Alberto Cont et Ulysse Bordarias), ce qui a révélé sa vocation à devenir artiste peintre.
Solenn Marrel a exposé récemment à Vence, pour l’exposition collective Paradoxes Naturels, à la galerie Agapé, à la galerie du Génie de la Bastille, à l’espace Beaurepaire pour le prix Gutmann à Paris, mais aussi à l’espace culturel Sorano et la galerie Openbach à Vincennes et régulièrement à Montreuil.
« Mon travail s’articule autour de trois thèmes principaux : le paysage, la nature morte et le portrait. Chaque rencontre, qu’elle soit intime ou fortuite, chaque promenade ou objet du quotidien, peut susciter un nouveau projet. Mes créations prennent souvent appui sur des photographies personnelles ou des croquis réalisés sur le vif.
Je débute par des études préparatoires, en assemblant, extrayant ou recomposant des fragments d’images. Mon approche oscille entre grand format, pour faire surgir l’abstraction à partir d’un détail, et petits supports plus confidentiels, propices à une contemplation intime. J’aime travailler en séries, explorant différentes variations chromatiques et compositions spatiales.
Si j’expérimente de nombreuses techniques — gravure, monotype, aquarelle, gouache, acrylique, huile — le pastel sec occupe une place centrale dans ma pratique. C’est avec ce médium que je me sens le plus libre et connectée à la matière. Je l’applique en couches épaisses, souvent mêlé à des pigments purs, pour créer des textures denses et lumineuses. Ce procédé révèle une intensité vibratoire des couleurs et confère à la surface une présence tactile et vibrante. Le pastel sec me permet d’explorer pleinement la richesse expressive de la couleur, qui est pour moi un langage essentiel, capable de transmettre l’émotion, la lumière et l’énergie propre à chaque sujet.

Lumière en forêt – travail en cours
Mon travail actuel explore la forêt comme espace de contraste, entre l’éblouissement du soleil filtré par les feuillages et l’épaisseur mystérieuse des zones d’ombre. À travers de grands formats réalisés au pastel sec sur papier, je cherche à rendre sensibles ces variations de lumière, ces ambiances enveloppantes où la clarté surgit ou se dissout. Le pastel, que j’applique en couches denses mêlées à des pigments purs, me permet de faire vibrer la couleur et de modeler la matière, jusqu’à créer une surface presque tactile.
Je travaille en séries, parfois en polyptyques, pour instaurer un rythme, une circulation du regard, à l’image d’un déplacement dans le paysage. Ce cheminement visuel invite à traverser l’espace du tableau comme on avancerait dans la forêt, entre percées lumineuses, silences profonds et instants suspendus. »