œuvre

Œuvres récentes

Mémoire d’Egypte, Transaction caméline
Dessin au feutre, 29,7 x 42 cm et Sérigraphie à 5 ex.
Mémoire d’Egypte, Perdu dans son journal
Dessin au feutre, 29,7 x 42 cm et Sérigraphie à 5 ex.

Mémoire d’Egypte, Vite …vite … il faut prendre le train
Dessin au feutre, 29,7 x 42 cm et Sérigraphie à 5 ex.

Mémoire d’Egypte, A malin, malin et demi
Dessin au feutre, 29,7 x 42 cm et Sérigraphie à 5 ex.

Mémoire d’Egypte, Ca suffit !
Dessin au feutre, 29,7 x 42 cm et Sérigraphie à 5 ex.
Mémoire d’Egypte, L’artiste du verre bleu de Jérusalem
Dessin au feutre, 29,7 x 42 cm et Sérigraphie à 5 ex.

TEXTE

À propos

1932, Ismaïlia, Egypte

Né en Egypte, Samir M. Zoghby a toujours dessiné, ou tout du moins son désir de dessin remonte à sa période d’étudiant avant de s’installer aux E.U. en 1957.

Il a beaucoup voyagé de par son métier de diplomate, a découvert des pays et rencontré des civilisations différentes. Le dessin est resté présent, vivace, permanent, ressurgissant au gré de sa curiosité, d’expérimentation.

Ainsi dès les années 60, ses premiers Oiseaux apparaissent sur des contreplaqués avec les feutres des enfants. Un oiseau en bronze venu d’Afghanistan, les Caran d’Aches offerts par son beau-père, tout semble se télescoper pour donner naissance à un véritable corpus imaginaire qui prendra réellement forme de manière rapide en 1997 lors d’une affectation en Namibie. Samir M. Zoghby ne dort pas pendant des jours pour réaliser d’un trait ses compositions. Celles ratées seront éliminées. Surgissent alors des dizaines d’oiseaux, dessinés sur papier, dans des compositions au mode opératoire identique : pas de fond, l’oiseau en majesté, aux contours noir épais, aux couleurs vives. La forme est frontale ou de profil, aplatie, le trait est simple mais pas naïf, singulier, créant des mosaïques ou des vitraux, s’inspirant du bazin* pour plumages, des rangées de pots de fleurs ou bien un poisson en guise d’estomac.

Les plumages sont ainsi évocateurs de l’art plumassier précolombien par leur luxuriance !

A la forme hiératique de ces faux portraits d’Oiseaux, Samir M. Zoghby oppose une situation ou bien une attitude parfois drôle condensées en quelques lignes.

Certains oiseaux sont chaussés car les nuits du désert sont froides, certains deviennent de véritables personnages ou caractères, tels La danseuse ou le Général. Mais la tendance anthropomorphiste n’est pas systématique.

Samir M. Zoghby nous donne à voir une galerie d’oiseaux colorés, cocasses, drôles – de par leur titre ou par l’attitude -, réminiscences d’une inspiration qui pose la question même de la création.

Ses Oiseaux très singuliers, qui lui sont propres, semblent également d’un autre âge, ou bien sans âge. Ils évoquent l’art égyptien par le thème lui-même, par la richesse de leur variété, par leur pose majestueuse, par la frontalité et la mise en aplat des formes. Les artistes modernes se sont plongés, entre autres, dans l’Antiquité pour déstructurer leur dessin, contrecarrant la perspective.

La naïveté supposée du trait a pu mettre à mal les codes classiques. Sans penser à Picasso, Braque, ou Max Ernst, on peut évoquer les Oiseaux de l’artiste Corneille aux grands yeux ronds comme des billes !

Samir M. Zoghby a su retrouver au plus profond de son dessin cette naïveté, exprimant selon lui une « réalité vue ». Il nous offre un plongeon dans son imaginaire, capable de déployer encore aujourd’hui de nouveaux dessins, inlassablement.

Pour complexifier le portrait, Samir M. Zoghby a réalisé un second ensemble très homogène au style différent, mais aux traits toujours assurés, comme jetés de manière évidente sur le papier.

Il s’agit de Mémoire d’Egypte qui réunit un ensemble de dessins liés à ses souvenirs d’enfance.

La composition est plus complexe : nous sommes dans de véritables scènes de rues, avec une architecture parfois, mais jamais de sol, tout est en flottement, la perspective est annulée, les éléments mis en aplat à la même échelle. Le trait est lisse, continu comme pour les Oiseaux, il se détache en noir et blanc, de façon abrupte, aucune couleur ne vient perturber le sens donné à ces scénettes. A première vue naïves, débonnaires, elles décrivent une Egypte de la rue, comme Atget le faisait dans ses photographies du Paris du début du XXème siècle, disparue pour certains aspects, mais racontant également l’actualité dans sa férocité. Samir M. Zoghby dévoile ainsi à travers ses connaissances du monde une vision détaillée, éduquée, observatrice d’un monde où le sécuritaire reprend sa place, où la tradition s’effiloche parfois. Chaque dessin est universel dans l’expression de vie qu’il nous transmet. D’une culture à l’autre : prendre son train, boire un café, rendre hommage à un défunt, parler aux amis ou voir un artisan maîtriser l’art du feu…

Il y amène une dimension supplémentaire par les histoires qu’il écrit pour accompagner chaque dessin : là une anecdote personnelle, ici une réflexion politique, plus loin un état de fait économique, nous amènent à scruter à nouveau le dessin pour y retrouver tous les détails qui semblaient insignifiants et que les mots nous ont dévoilés.

Mémoire d’Egypte est une chronique personnelle d’un homme qui sait regarder le monde, dans son aspect le plus concret mais avec bienveillance.

A ses Oiseaux féériques et drôles, Samir M. Zoghby oppose avec Mémoire d’Egypte un voyage au sein de l’humain.

Nathalie Béreau, février 2020

 

bazin* : « tissu damassé où divers motifs sont tissés dans la trame. Un processus long et compliqué rendra le tissu raide et lui donnera un crissement caractéristique ». In Mémoire d’Egypte, p.62

Le froissement des ailes devient ainsi un élément décoratif sonore que l’on peut parfaitement s’imaginer.

 

** Samir M. Zoghby a réalisé d’autres séries de dessins : des formes plus abstraites, de la calligraphie arabe (Hurufiyyah), des dessins inspirés des icônes coptes, principalement.

CV

CURRICULUM VITAE

Expositions personnelles

2020 Février Parades, Galerie Nathalie Béreau c/° Pierre et Bertrand Couly, Chinon
2001
Mars Alliance Française de Washington, D.C.
2000 Septembre Fond de Jérusalem, Washington, D.C.
2000 Août Bibilothèque centrale d’Arlington, Arlington, Virginia
1998 Juin Galerie Kendzia – Windhoek, Namibia
1986 Novembre Service d’information des Etats-Unis – Rabat, Maroc
1981 Mai Centre culturel français, Ouagadougou, “Haute Volta”
1978 Juin Service d’information des Etats-Unis – Tunis, Tunisie
1976 Juin Service d’information des Etats-Unis – Tunis, Tunisie
1975 Mai Alliance Française de Washington D.C.
1974 Mai Départment art – Université de l’Etat de Michigan, East Lansing, MI
1973 Juin Bibilothèque centrale d’Arlington, Arlington, Virginia (Westover Branch)
1972 Décembre Association du Service Extérieur, Washington, D.C.
1972 Avril Service d’information des Etats-Unis – Yaoundé, Cameroun

Expositions de groupe

2001 Mars Le Club des Femmes de Chevy Chase, Maryland
2001 Février Fitzgerald Fine Arts
Institut National de la Santé – Gallery II. Bethesda, MD (Duo)
2000 Juillet Galerie Ellipse, Arlington, Virginia
Juin Alliance Française de Washington D.C.
1975 Décembre Galerie Anderson-Hopkins, Washington, D.C. (Groupe de 5 artistes américano-arabes)
1970 Septembre, Exposition de la Bibliothèque du Congrès, Washington, D.C. 1973, 1974, 1975

Design Postal (timbres)

1985 UNICEF/ Timbre du Tchad commémorant la maternité
1981 Timbre du Programme Alimentaire Mondial commémorant le 20eme anniversaire du Programme en Haute-Volta

œuvre

Du même artiste

Les Oiseaux, dessin, technique mixte, œuvre unique monogrammée et daté par l’artiste
29,5×41,7 cm / 28×35,5 cm / 35,5×43 cm (format du papier)
1994-1998 et 2020

Mémoire d’Egypte
Dessin au feutre, pièce unique 29,7 x 42 cm
et Sérigraphie à 5 ex.