Giulia Leonelli

Né en 1985 en France. Vit et travaille en France

Artiste Plasticienne

Giulia Leonelli est une artiste franco-italienne, titulaire d’un doctorat en Arts Plastiques de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où elle enseigne la gravure en taille-douce.
Sa démarche est orientée vers une approche picturale de la gravure, animée par une aspiration musicale et une intention poétique.
Sa thèse de doctorat, Entendre le pictural, traite du caractère temporel d’une œuvre d’art, et des implications du rythme et de la sensation comme attributs philosophiques de l’art.
Le travail de Giulia Leonelli a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives à l’international (France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Danemark et États-Unis).

Elle s’initie à la taille-douce dès 2005 dans l’atelier de l’École des Beaux Arts de Rome (RUFA Rome University of Fine Arts). À partir de 2009, elle poursuit ses études d’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
En 2012/2013, elle est sélectionnée dans le cadre du programme d’échange franco-américain “Jeunes Talents” qui lui permet de suivre pendant un an une formation de Master of Fine Arts à la New York University. Elle rencontre à cette occasion le musicien et compositeur Joe Fee : leur collaboration débouchera sur divers projets mêlant musique et arts visuels.

De retour à Paris, la rencontre avec le maître graveur Bo Halbirk s’avérera déterminante. C’est à l’Atelier Bo Halbirk en effet que le dévouement de Giulia Leonelli pour l’art de l’estampe trouvera sa forme la plus aboutie, grâce notamment à une recherche autour de l’impression polychrome. En 2016, l’exposition personnelle Mandolin Days à l’Atelier Bo Halbirk met en relief son intérêt pour la typographie et la production de livres d’artiste en éditions limitées.

À l’automne 2017 elle participe à une résidence de trois mois à New York, sélectionnée en tant que boursière du Manhattan Graphics Center. Elle y réalise le livre d’artiste ReWind qui compte parmi plusieurs collections privées et publiques, dont la Manhattan Graphics Center Print Collection et la Kentler International Drawing Space.

En 2019, à l’issue d’une résidence d’artiste au Center for Contemporary Printmaking (Norwalk, Connecticut), elle présente son travail à l’occasion de l’exposition personnelle Tempo rubato : let’s steal Time au Manhattan Graphics Center de New York.

En 2022 elle est invitée en tant qu’artiste contemporaine par la Maison Fabriano à produire une œuvre gravée, tirée à 120 exemplaires, pour illustrer la technique de l’aquatinte au sein du livre Printmaking Tales de Umberto Giovannini, un texte édité par Opificio della Rosa.

En 2024 elle reçoit le “Premier Prix Honorifique pour un travail d’exception” lors de la 7ème édition du concours Mini Print Cantabria pour son œuvre Concrétion IV.

La pratique de la taille-douce de Giulia Leonelli est animée d’une tension vers les qualités irrésolues et fluctuantes des formes. L’élan dynamique qui parcourt sa démarche, dans ses connivences avec une vitalité typiquement baroque, s’exauce en une quête de rythme et de variation. Le temps y est à l’œuvre – matériellement – par la répétition et le mouvement de formes gravées qui dérivent d’une même amorce rythmique.

Peintre de formation, elle considère sa recherche artistique comme une quête de rythme : forme et matière agissent de concert pour mettre en œuvre un élan dynamique dont la mouvance s’exprime, d’une part, par séquences, superpositions et réitérations, et d’autre part grâce à une recherche chromatique autour des variations de timbres et de tons.
L’éclosion d’une configuration formelle est souvent le fruit d’une surimpression de plusieurs matrices. Elle travaille le cuivre par l’intermédiaire de réactions chimiques autant que par interventions directes. Le recours à des procédés expérimentaux encourage l’aléa de la matière, laissant parfois la forme advenir d’elle-même comme une naissance, suivie d’un travail pondéré et minutieux à la pointe.

Les choix opérés au moment de l’encrage et de l’impression accompagnent l’intention artistique vers l’avènement d’une forme : de ce fait, l’impression constitue pour Giulia Leonelli une étape incontournable de la création.

La mémoire sensorielle d’un paysage, d’un environnement, d’un lieu affleure au détour d’un agglomérat de lignes, du frémissement d’une trame d’aquatinte. La matière gravée poursuit l’épreuve sensible sans viser la ressemblance. Elle imprime au visible quelque chose qui rejoint, plutôt, la courbe d’un son.