Éden ou le jardin retrouvé

2 – 12 décembre 2021

Espace des Coutures St Gervais
Paris | FRANCE

Éden ou le jardin retrouvé ?
100 m2 / 11 artistes

Deux vernissages pour rencontrer les artistes les Jeudi 2 et 9 décembre jusqu’à 21h.

Artistes :
Yann Bagot – dessin
Jean-Christophe Ballot – photographie
Saskia Bertrand – dessin
Caroline Bouyer – dessin et gravure
Michaël Cailloux – bijou mural et gravure
Atsuko Ishii – gravure
Thibault Laget-Ro – peinture
Anne Laval – dessin et installation
Véronique Pineau – assemblage
Maryline Pomian – dessin et sculpture
Coco Téxèdre – dessin

 

 

Exposition

Visite virtuelle

Thibault Laget-Ro, À deux pas d’Eden, 2021, acrylique sur toile, 100cm x 81 cm

Exposition

Présentation

La Galerie Nathalie Béreau propose une variation subjective sur le jardin d’Eden. Avec « Eden ou le jardin retrouvé ? » et les œuvres de 11 artistes de la galerie, se pose la question de notre rapport à ce que nous avons perdu, – le jardin des délices -, ce que nous risquons de perdre définitivement ou bien ce qu’il faudrait construire à nouveau dans un rapport harmonieux à la Nature. Chaque artiste à travers ses œuvres nous emmène dans une promenade où se mêlent poésie et réflexion.

Yann Bagot

L’artiste présentera une série de dessins réalisés in situ “à l’encre de chine sur papier, sur le littoral breton, à l’air libre. Ces coraux d’encre et de papier sont façonnés par une série de protocoles expérimentaux qui se conjuguent en un jeu de traces et d’effacements successifs. Interventions sur la matière des encres, bains révélateurs dans l’eau de mer, masques à l’eau douce, effets des cristaux de sel sur l’encre de chine : ma pratique du dessin se nourrit de mon environnement et des forces naturelles qui m’entourent, en dialogue avec des gestes proches de la photographie expérimentale et de la gravure, interrogeant les frontières du dessin contemporain.”
“A l’heure de l’anthropocène, ces sentinelles des mers sont particulièrement menacées. Fascination, multitude, cécité, disparition, fantômes. Patrimoines précieux à la fragilité extrême.”

Michaël Cailloux

De la plaque de cuivre à la gravure à l’eau-forte, l’artiste déploie sa virtuosité sensible de la ligne dans une composition foisonnante.  Jardin merveilleux où la nature s’exprime joyeusement pour notre plaisir des yeux. A la limite des compositions des tests de Rorschach, nous sommes invités à  la rêverie, à  plonger dans le bleu cobalt. La sérénité par l’équilibre.

Anne Laval

Foret d’ossements 2021 – installation
« Cette œuvre est en porcelaine modelée sur du fil de résistance (acier qui va au four) l’un après l’autre pour être ensuite cuit, -ce qui lui donne une apparence craquelée- puis tressé. C’est un travail méditatif et long, chaque brin de porcelaine parcourt une pensée et cela fait partie de l’oeuvre. Je donne toujours un symbole à mes matières : la porcelaine a toujours été celui de l’os. Une fois tressé des branchages sont apparus fins comme des cheveux. J’ai eu la sensation qu’il fallait que j’en fasse suffisamment pour pouvoir avoir l’impression d’une forêt d’ossements et je me suis rappelée cette histoire de Claude Ponti où Okilélé rentrait dans la forêt de la sorcière qui était faites d’os. Cela m’avait toujours fasciné de me dire que peut-être dans un autre monde nos morts repoussaient ! ».
Au-delà de cette remémoration, Anne Laval joue sur des niveaux de lecture variés et complexes, qui fonctionnent comme des strates. L’enfance, l’association porcelaine-os, la forêt blanche – nouvelle page d’une nature morte, désertifiée, comme celle des coraux morts, mais qui en même temps peut revivre. L’humain, source de cette renaissance, source de cycles qui ne sont peut-être pas encore complètement rompus. Forêt suspendue prête à s’enraciner à nouveau.

Atsuko Ishii

Du chaos des pierres surgissent des dinosaures, une spirale de papillons, une jeune femme qui court… Telle une magicienne, Atsuko Ishii fait apparaître par la gravure des compositions surréalistes évocatrices de son imaginaire mais aussi de ce qu’elle capte du monde.

Cette farandole de papillons crée un mouvement vertigineux accentué par l’encyclie de la flaque d’eau sur laquelle le pied semble flotter.
Le monde semble tourner à l’envers, les racines des arbres en plein ciel, comment s’y retrouver ?

Caroline Bouyer

Débutée en 2020, la série des Mondes flottants évolue, s’enrichit, se renouvelle toujours dans l’esprit de paysages oniriques, ceux de l’artiste Caroline Bouyer. Entre réalité et imaginaire, composés d’une multitude de signes et fragments qu’elle prélève « en se promenant dans la vie, un carnet à la main. Ces représentations traduisent un désir commun dans nos sociétés actuelles, d’une marche à contre sens, à l’envers de celle d’un milieu civilisé et urbanisé. Cette série illustre l’aboutissement d’un retrait régulier et d’un abandon aux pouvoirs de l’imaginaire et de l’errance, d’un voyage.
Tous les dessins sont indépendants les uns des autres mais ont en commun des éléments dessinés ou gravés qui s’entrecroisent et se dissimulent. »

 

Saskia Bertrand

Vestiges du jour dans les sanatoriums de l’ex-URSS
Tour à tour lieux de repos, de rééducation et de vacances, les sanatoriums ont fleuri dans les républiques méridionales de l’URSS au XXe siècle. Abandonnés après la dislocation de l’empire soviétique, ils portent la marque du lent délitement de l’ex-URSS à l’orée du XXIe siècle et de l’éternelle nostalgie des diasporas russes d’hier et d’aujourd’hui.
Mais qu’est-ce qui explique au juste le charme de cette ère qui s’estompe devant une nature reconquérante ? La nostalgie de journées passées dans une campagne conquise au-delà des horizons infinis de la plaine russe ? L’éclosion d’une architecture singulière à l’abri de l’influence occidentale ?
Un décor pour fond de scène non pas en trompe-l’œil mais en grandeur nature ?
Et si l’illusion était ici, aujourd’hui comme par le passé, au premier plan ? Les objets rendus désespérément statiques, les feuilles inanimées malgré les courants d’air qui parcourent l’intérieur des bâtisses finissent de transformer les vestiges d’un jour glorieux en un décorum d’hall d’entrée.
A travers ce jeu de confusion du spectateur, le soleil semble pourtant provoquer une césure avec le passé et mettre en forme une nouvelle vie ayant gagné en force et en authenticité. Une vie humaine sans appuis et privilèges d’origine politique, assujettie au temps nécessaire pour trouver son indépendance.

 

Coco Téxèdre

De la nature à la femme, ses deux sujets de prédilection, Coco Téxèdre a imaginé une série de dessins en 2021 intitulés « Femme ».
Reprenant l’idée des culottes qu’elle avait développée  avec « Les Châtelaines », l’artiste crée ici à partir d’un motif qui évoque la féminité une osmose entre la terre et la femme : depuis le sol, des plantes, des dentelles de fleurs s’épanouissent.
La femme comme matrice d’une nouvelle terre.

 

Jean-Christophe Ballot

Les serres d’Auteuil ont été créées en 1761 sous Louis XV, réaménagées à la fin du XIXème siècle par Jean Camille Formigé et sont inscrites au titre des Monuments Historiques. Elles sont un bel exemple d’architecture de style 1900, de sculptures, Rodin entre autre, de jardins à la française, japonais, etc. et de collections de plantes rares et d’arbres remarquables.
En 2015, Jean-Christophe Ballot les a photographiées avant la restructuration du jardin à l’occasion de l’extension de Roland Garros.
La démarche du photographe est de révéler la beauté et la poésie d’un lieu de collection avec l’image rêvée d’un paradis perdu à retrouver. Il fait ainsi référence au cabinet des curiosités et merveilles de la Renaissance. A travers ce travail ce sont toutes la poésie et l’imaginaire du jardin, la perfection et la diversité de Dame Nature qui nous sont révélées. Les portes de l’Eden s’ouvrent à nous …

 

Maryline Pomian

Avec la série de sculptures intitulée « Pierre votive » réalisée au cours de l’année 2020, Maryline Pomian continue d’aborder le papier à cigarette sous une forme autre. A partir de dessins de son manuscrit « Quand le verbe fait forme » mis au rebut, elle crée une nouvelle œuvre dont le sens et la forme évoquent le jardin zen. Réflexion sur notre attitude quant au rejet dans une nouvelle incarnation.
Posée sur une plaque laiton miroir, la « Pierre votive » devient objet précieux,  métamorphosé, mis en lumière. Un autre regard sur le jardin …

Véronique Pineau

Véronique Pineau réalise ses œuvres à partir de vaisselle, d’objets délaissés qu’elle chine inlassablement et qui la fascinent depuis l’enfance. A partir de ses découvertes, elle crée alors des compositions où l’objet est détourné de sa fonction première pour devenir la pièce d’un assemblage improbable. Zéro déchets, tout se transforme, tout comme le jardin se réinvente à chaque saison. Le blanc harmonise chaque élément donnant une vision synthétique, épurée du jardin idéalisé par l’homme où l’animal domestiqué trouve aussi sa place, tel ce petit lapin.

Thibault Laget-Ro

De ses peintures, émane un sentiment coloré de plénitude qui cache une réalité plus violente, celle de la migration, de l’exode et de l’exil. Dans cette série nouvelle de 2021 intitulée « A deux pas d’Éden », Thibault Laget-Ro développe une nature luxuriante, celle peut-être d’un Paradis retrouvé où l’homme cultive la terre, sa terre nouvelle, en harmonie avec une végétation bienfaitrice.
Le nouvel eldorado à constuire.

Informations pratiques

Visiter l’exposition

Horaires

Tous les jours dimanche inclus – sauf le lundi
12h – 19h
Nocturnes : jeudi 2 et jeudi 9 décembre jusqu’à 21h

Exposition dans le cadre du Parcours organisé par la CSEDT : La Semaine des Galeries Parisiennes de l’Estampe et du Dessin

LIEU

Espace des Coutures Saint Gervais
6, rue des Coutures Saint Gervais
75003 Paris