Violaine Laveaux

Née à Bordeaux en 1957. Vit et travaille à Carcassonne

Artiste plasticienne / Artiste intervenante / Scénographe

«Artiste et fille de marin, j’ai forgé mon regard à l’attente, à l’absence, au manque. J’ai grandi au jardin comme on reste à quai en scrutant l’horizon, observant ce presque rien qui décide et dessine. »

Violaine Laveaux mène une réflexion sur notre place dans l’univers et le cosmos à travers les imaginaires scientifiques et collectifs propres au monde végétal, minéral et animal brouillant ainsi les frontières entre passé et présent. Elle met en scène, le plus souvent sous forme d’installations, dans des lieux incongrus parfois, envoûtants souvent, toujours intimes : jardins, maisons d’écrivain, chapelles, abbayes, musées, muséums d’histoire naturelle, des récits où s’entrelacent histoires personnelles, contes et mythologies et où les objets extraits de leur quotidien, « objet monde » ou à « réaction poétique » talisman ou protecteur, symboles archétypaux récurrents dans sa démarche : ballerines, chaussures, mains, gants, graines, cuillères, corbeaux, bols trouvent naturellement leur place.
Elle travaille seule et attache une importance toute particulière à l’usage des mains et aux gestes innés. Le rapport au temps, à l’espace, à la mémoire sont des données essentielles. Sa pratique est plurielle ; dessins, sculptures, photographies.
Sa démarche artistique privilégie les matériaux naturels – branches, pigments, argile brute, talc, cire, charbon, paraffine —, et révèle les liens qui unissent le monde minéral, issu de la terre et le monde du vivant, de l’organique, animal et végétal. Les notions de réemploi et d’économie de moyens sont essentiels et s’imposent naturellement dans sa démarche.
Artiste chercheur/cueilleur, avec ou sans jardin, au cœur des villes ou de la campagne, au grès de ses itinérances géographiques, elle récolte, collectionne et conserve soigneusement ces fragments de nature. Ses recherches portent actuellement sur les herbiers.

Ses installations sont vécues le plus souvent comme des espaces de bien-être et d’harmonie.

À propos de la série Les miroirs aveugles

 » Ils ont été crées spécifiquement pour le musée de Lodève dans le cadre de l’exposition Métamorphoses (2023). Ils font référence au mythe de Gorgone. Ils sont en porcelaine saturée de laine d’acier et jus de rouille.

Le miroir est l’objet indissociable de l’univers des contes.
Dans le mythe de Méduse, le miroir est un élément clef. Il apparaît sous la forme du bouclier-miroir utilisé par Persée pour la terrasser. Elle mourra pétrifiée par son propre regard croisé dans le bouclier-miroir de Persée qui prendra bien soin, pour ne pas être figé en pierre, de ne regarder que l’image de la Gorgone, se reflétant dans le miroir poli de son bouclier.
Le moment où Méduse se regarde et se pétrifie est donc aussi celui où Persée la regarde en train de se pétrifier.
Leurs faces bombées évoquent les miroirs de sorcières, très en vogue au XVe siècle. On leur prêtait des pouvoirs magiques. Ils prendront par la suite l’appellation d’« œil de sorcière », et feront office de protection superstitieuse des habitations.
La figure de Méduse possède aussi un aspect magique. Objet talisman, elle protège les humains du mauvais œil. »